Carnet de route

Hordes ou Hardes à l'assaut du Mouchillon et délaissant le grand colon

Le 13/01/2024 par Lambert Pierre

La nôtre était composée de Patrice, Bernard, Agnès, Claire, Amandine, Frédéric, Luc, Fabrice, Geoffroy, et de votre raide acteur tel qu’il paraît parfois sur ses skis.
Mouchillon serait un terme dauphinois vieilli désignant le moucheron.
Point de hordes de mouches ou de chats parmi nous, mais une harde plutôt sympathique.
Le point de départ se situait dans la vallée du haut Brédat dans laquelle une réserve naturelle pourrait faire oublier qu’il s’agissait d’une vallée où le fer était travaillé. Dans la deuxième moitié du XIXème, faute de matière première, cette vallée se dépeuple, l’état accordant des concessions pour cultiver la terre en Algérie à des volontaires qui furent plus d’une centaine parmi deux mille habitants.
Pour mieux la connaître, Patrice vous partagera de nombreuses anecdotes ; vous pouvez aussi consulter (plus difficilement) la revue intitulée "Au pays du Haut Breda". Lamartine-est-en cela une défense du peuple comme peut l’être un lieu depuis lequel de multiples randonnées sont possibles.
Remarquez je vous prie la pirouette culturelle des encadrants qui, sportivement, remplis de sagesse montagnarde, évoquent de moins bonnes conditions au grand colon pour vous rappeler peut être les difficultés des savoyards se faisant colons perdant avant tout leurs origines, ou même la vie dans ces contextes d’affrontements ethniques.
Nous avons donc cheminé dans les bois enneigés, rien que cela, c’est apaisant ; loin de nous l’aridité endurée par les anciens. Cependant, ce parcours forestier comportait quelques difficultés techniques et plusieurs hordes de conquérants sportifs passaient un peu hautains à nos côtés en nous remerciant discrètement de nous pousser, ne jugeant pas utile de nous saluer pour certains. Un loup solitaire demanda même, à l’occasion d’un « embouteillage » : c’est le CAF ?
Tout de suite, la réputation...Mais tu n’as rien compris, colon de territoires qui ne t’appartiennent pas, le club permet à tous d’accéder à la montagne ; nous arriverons d’ailleurs presque en même temps au col où les uns-sectes errant ne s’agglutinaient pas.
La fraîcheur est perceptible et les arbustes qui, par la suite nous dépassent à peine, ne permettent pas aux rayons du soleil de nous inciter à lézarder puisque crêtes et sommets les arrêtent ; c’est seulement en arrivant au col de la Vieille (selon geoportail.gouv.fr) que nous pouvons profiter d’une relative chaleur, peu perceptible en raison d’un vent presque glacial. Selon cette même source, nous serions passés sous le cul de la vieille, ce qui expliquerait la venue de hordes dont nous ne faisions évidemment pas partie, harde paisible et innocente. Enfin...je ne cite pas la source qui m’a repris lorsque je parlais seulement d’une acception topographique.
L’ambiance est cependant authentiquement montagnarde, sauvage, et les paysages, sommets et ciel sont magnifiques.
Nous profitons de cette halte, inconfortable pour ceux qui nous attendent dans le vent pour admirer les sommets de la crête du Mouchillon, roc de Pendet, Rochers Badon et Blanc et pic des Cabottes.
Avec joie, je m’aperçois et félicite la personne qui a décidé de protéger par un casque son plus précieux trésor, hier encore (à l’échelle de ma fréquentation du CAF), ce n’était pas le cas. Si seulement cela pouvait convaincre un autre skieur fort apprécié de notre club…Comme la ceinture de sécurité, on le met en espérant qu’il ne servira pas, cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas servir...
Nous prenons ensuite plus doucement de l’altitude pour enfin surplomber ces superbes lacs des sept Laux mais le col du Mouchillon n’est pas si proche et deux traces permettent de l’atteindre : l’une franchit le lac de la Motte, l’autre se perd dans un long contournement qui nous paraît plus sûr que de tester la résistance de la couche de glace au passage d’une dizaine de skieurs. L’heure tourne et il ne faut pas traîner mais les estomacs crient famine, notre président serait fier de la rapidité de notre repas.
Admirer les lacs avant d’atteindre notre objectif final est déjà un superbe spectacle mais apparaît bientôt le majestueux grand pic de Belledonne, la grande lance d’Allemeont, au loin le Taillefer et le grand Galbert. Le pic de la belle Etoile se fait plus discret mais rappelle de bons souvenirs aux habitués du massif.
Une brève pause au col nous permet de constater qu’aujourd’hui, le roc de Pendet a également eu du succès et que notre descente se fera longtemps dans l’ombre. Le vent pourrait nous faire crainte que la neige sera croûtée mais il n’en est rien jusqu’en bas de l’impressionnant a pic de Badon ; elle sera tellement bonne qu’un ski perdu sera un peu difficilement retrouvé , son cheminement sous la surface ne se devinant pas, en amont de la zone de recherche suspectée, heureusment réduite.
Plutôt que de faire le détour par le refuge de la combe Madame, nous restons rive gauche et traversons la rivière heureusement sans encombre malgré des rochers recouverts de glace. La descente dans les bois est plus fastidieuse puisque qu’il faut sans arrêt s’arrêter (c’est un peu comme les gens qui font leur marché en marchant mais leurs courses sans courir, merci Devos). Alors que nous partageons un moment convivial dans un café d’Allevard, Patrice crée rapidement un groupe Whatsaap qui nous permet rapidement d’échanger pleins de photos.
Comme pour une horde, le hasard a donc influencé ce compte rendu puisque c’est l’écoute différée d’une chronique radiophonique qui a permis ce détour historique ; oui, désolé, les liens achetés et mêlant fort, mules types sont inévitables à notre époque : la toile nous a colonisé.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-vif-de-l-histoire/13h54-le-vif-de-l-histoire-du-jeudi-08-juin-2023-5836852
Peu assidu du site du club, bien involontairement, je ne participerai sans doute pas à beaucoup de sorties avec le CAF cette année; il est donc temps d'assurer la relève ou le partage des broderies des récits des sorties à ski. Amateurs de raquettes ou de la marche enrichissent les carnets de route du club, il doit bien y avoir des auteurs qui sommeillent sous les casques des skieurs (dernier rappel)...
Méat coule pas.
Normalement, quand c'est très drôle, on dit même que c'est à p...de rire, je crois que c'est raté.
Mais pas tout à fait hors sujet puisque la cascade du pissou n'était pas loin, le Colon non plus...
Cette journée était superbe, grâce aux encadrants, grâce au bon esprit de tous, grâce à Dame Nature.
C'est le CAF ? Ben oui, c'est chouette !







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