Carnet de route

"La longue journée des pointes en l'air"

Sortie :  Pointe de la Grande Journée versant sud (2460 m) du 20/03/2022

Le 20/03/2022 par Lambert Pierre

"La longue journée des pointes en l’air"

L’adjectif et l’ordre des mots ont été modifiés pour insister sur le recours inexorable et la place croissante du portage des skis.

En prévision de la sortie avec handicap évasion, c’est une excellente mise en condition

Ce titre est cependant excessif, les temps de marche ont été plutôt limités. Oui, un petit kilomètre cinq au départ et bien entendu, l’arête finale. En revanche, pour s’épargner une demi-heure de soupe (au cailloux) départ 06h de Bourgoin. Grâce à l’aménagement ingénieux de la voiture de Patrice, nous pouvons y partir tous les cinq, des barres de portage étant situées juste sous le plafond, fixées aux poignées au dessus des vitres. Nécessité d’une petite sélection cependant, l’un de nous devait avoir des skis de taille modeste puisque seules quatre paires pouvaient y être installées. Cela s’est fait tout naturellement car Jean-Louis encadrait avec l’ingénieur cité, Alain, venu de Paris pour la circonstance, Gilles et l’ami Pierre de montagne.

Nous entamons notre randonnée à Daru par une pente très douce au milieu des bois au sortir desquels nous apercevons les flancs bien clairsemés de la montagne de Lavouet, ce n’est guère engageant. Nos encadrants en viennent à se culpabiliser d’avoir choisi ce secteur plutôt qu’un « Villard ». Non, c’est très bien, on déchausse par moment et cela fait pester Jean Louis. Pendant ce temps, une comptine prend forme :

Promenons nous les crampons

Pendant que le froid est là

Car sans les glaciers

On nous rangerait

Mais comme tout se fond

On voyage comme çà !

Le sommet n’est pas visible pendant longtemps et le choix de l’itinéraire ne pose finalement guère de problème, franchissement de ruisseau inclus, puisque la neige est bien au rendez vous une fois passés 1500-1600 mètres. Cette progression dans le Beaufortain est tout simplement charmante, beaucoup de sommets et buttes enneigées tels des ornements sans monotonie. Bellachat et le grand Arc sont très beaux lorsque nous nous retournons à l’occasion d’une brève pause. Apparait bientôt le Cheval Noir puis la Pierra Menta ; c’est bien cela, de multiples montagnes à contempler en cette belle journée même si le ciel se couvre progressivement. Face à notre objectif, nous pouvons admirer le couloir que nous descendrons ; l’impression d’éloignement peut laisser croire que le dénivelé parcouru est encore bien modeste mais il n’en est rien : nous gagnons assez rapidement l’arête Est depuis laquelle nous apercevons le mont Blanc déjà drapé de nuages ; elle est assez étroite et un ou deux acharnés du couteau frétillent en mara-thon glissant qui ne sera pourtant pas pris dans les filets qui l’auraient bordés vers val d’Isère. Francis Blanche aurait fait une meilleure pirouette sémantique à défaut d’avoir l’aisance de nos compagnons.

« une bande de thons, remontant la rivière, s’en allaient gaiement, vers Val d’Isère la rilonlère »

Tcha tcha tcha les thons, ouais, pas tant que ça car nous sommes au moins trois à imiter ceux qui nous ont taillé les marches. Avec un t comme crocodile.

Des « deux » sommets (un amas neigeux nous fait douter), la vue est superbe même si le grand Mont nous cache la grande Casse. On distingue cette fois très bien les quatre têtes devant la pointe Percée et le panorama est vraiment magnifique, même si la calotte du mont Blanc fait une apparition très fugace. Il pourrait être l’heure de déjeuner et malgré l’absence ou le faible vent, la hantise d’une soupe nous fait quitter ce lieu agréable, nous sommes presque rassasiés d’une certaine façon. Style Dame blanche, ce couloir est vraiment sympathique avec une bonne neige. Un peu en aval, Jean Louis propose de remonter au col des lacs, toujours sa manie du dénivelé, et cela sera un bon point de vue pour une pause ou contempler tout simplement notre couloir depuis le sud.

Etonnés par l’apparition de groupes qui se lancent tardivement à l’assaut du sommet, nous le sommes encore plus lorsque nous rejoint un petit groupe qui partait manifestement à l’aventure et a cru bon suivre nos traces sans s’inquiéter des difficultés pour l’ascension de l’arête sud ou du couloir ! Et comme l’un d’eux semble manifestement éreinté, il leur est conseillé de se poser la question de ne pas grimper sur l’arête finale, même en étant leste !

Toujours pas de pause gaz trop nome hic, c’est bien plus bas que nous la ferons, mais en profitant de l’ombrage et des pourtours des sapins, avec encore une excellente vue vers les massifs au sud.

Finalement nous déchaussons peut être un peu moins qu’à l’aller et revenons en tout cas comblés par cette vue et des conditions de ski excellentes.

Lors du retour, les skis mal égouttés rappellent à un ou deux pierrots lunaires l’importance de les brosser, cela n’a cependant pas duré longtemps.

Journée finalement ni trop longue ni trop grande, pas trop courte, bref, un bon choix de nos encadrants !

Bon, et pour ceux qui n’auraient pas compris, RDV dimanche 10 avec Handicap Evasion.

 

 







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