Carnet de route

Quatre têtes et une pensée

Le 29/01/2022 par Lambert Pierre

Quatre têtes et une pensée

Si cette pensée n’était pas le fruit d’une réflexion, l’aboutissement d’un processus de partage, ce ne serait guère brillant et seulement réducteur. Non mais c’est vrai, on nous parle de quatre têtes, on en a gravi une seule mais comme c’était la plus haute, cherchons plutôt à comprendre les raisons de cette division imaginaire, l’union étant recommandée pour une telle sortie.

Peut être faut-il lire « pensée » au participe passé puisque l’essentiel disait le baron de Coubertin…

C’est cohérent puisque nous avions plutôt une forme au lin pique.

Mais si la pensée est bien celle de notre héroïne, c’est alors un bénéfice pour le groupe ; en effet, Catherine nous a fait l’honneur d’apporter une touche féminine à notre groupe composé par ailleurs d’une paire d’Olivier, d’un Guy (il y en avait pourtant six autres), de William, Marc, Jean-Luc et la pierre raide actrice. 4 têtes alors que nous étions 8, il faut résoudre cela en l’absence d’une professeure de mathématique(s) : 2 têtes d’encadrants qui ont annulé la sortie prévue à Combe Bronsin du fait des moins bonnes conditions, celle du président, toujours dans notre coeur, et comme pensée est féminin, Catherine est désignée volontaire.

Départ de Burzier, le parking fait salle pleine, ce n’est pas ce qu’on préfère mais finalement, beaucoup de rats quetteurs même si c’est samedi ; après tout, ce n’était pas tout à fait le temple des alpinistes. On commence par un peu de portage, histoire de se mettre en forme et parfois glisser, même si les skis sont sur le dos : quelques plaques traversent la piste forestière déneigée dans sa première partie puisqu’il fait finalement plutôt chaud en plein coeur de l’hiver.

Vue déjà superbe sur le massif du mont Blanc (chappe ôtée, ah non, chat poté, euh...chapotté comme le marquis de Carabas) depuis l’arête plan-midi (oui, depuis, la gauche du tableau, c’est à l’envers de la course) jusqu’aux dômes de Miage ; les glaciers des Bossons, de tête Rousse et des Miages sont magnifiques et leur juxtaposition rarement observée. Apparaît ensuite l’aiguille des glaciers à l’est, ces sommets étant bientôt masqués par l’arête des Saix et de laisser place au sud-ouest à cette superbe pointe Percée sur fond de ciel bleu alors que nous entrons dans le vallon de Doran, une équipe remontant déjà au loin le couloir menant au col de la Forclaz (dans l’annuaire des sites alpins, il vaut mieux savoir quelle est la commune concernée !).

Un peu trop plat ce vallon dans un premier temps mais alors que la pente s’accentue, c’est un plaisir de voir William prendre la tête. C’est aussi émouvant de discuter avec lui de façon cette fois plus légère.

Il fait plutôt frais avant d’arriver au col de Doran duquel nous retrouvons cette vue superbe au sud du Mont Blanc. En revanche, on se rend compte que l’ascension de la pointe Percée serait particulièrement technique en cette saison, si ce n’est trop dangereuse par cet accès est.

Après un peu d’hésitation, nous chaussons les couteaux pour l’arête finale, il est vrai que nous glissions parfois dans l’ombre de notre objectif. De toute façon, on n’allait pas se prendre la tête ou se couper en quatre.

Une fois là-haut, faible affluence pour notre plus grande joie, peu de vent, un panorama extraordinaire sur les Alpes, depuis le Mont Buet qui dépasse de la chaîne des Fiz, jusqu’au Mont Aiguille comme nous le fait remarquer Catherine. C’est bien à gauche de la Pierra Menta qu’apparaît la grande Casse, pyramide très triangulaire depuis notre position ; le Mont Pourri devait être caché par les sommets est du Beaufortain. Avec quelques variations de l’ensoleillement, on distingue par moment assez nettement la Barre des Ecrins et la partie supérieure du glacier blanc. Bien entendu, les Pelvoux se distinguent tout comme la Meije et le glacier du Mont de Lans. C’est aussi probablement l’Etendard qui se dresse au Sud.

Après avoir dévoré nos sandwichs et ces paysages superbes, nous descendons en dérapage sur les premiers mètres de l’étroite arête nord avant de revenir vers le vallon de notre ascension, la texture de la neige évoquant parfois une vulgaire piste de ski. Plus bas, certains s’amuseront à danser entre les monticules mais la neige n’est pas toujours propice à une glisse aussi fantaisiste.

Faudrait-il farter ?

Ca dépend du type de fart. En effet, les anciens farts contenaient du fluor et son application avec une source de chaleur entraînait une inhalation de particules toxiques délétères avec un usage tant soit peu régulier, sans parler des conséquences écologiques. Il semblerait que ce ne soit pas le cas des compositions récentes, le terme cire ne préjugeant cependant pas de l’adjonction ou non d’un radical fluor pour améliorer la glisse. Impossible de ne pas partager une telle information sur notre sécurité à tous, les cailloux, rongeurs et autres éléments de la biodiversité requièrent toute notre attention.

https://www.franceculture.fr/emissions/superfail/sous-les-skis-le-poison

Reprendre le quart né de route après une année sans sortie CAF est une tâche pour laquelle j’espère être à la hauteur, il y a parfois quelques maladresses ou lourdeurs, pardonnez moi. N’est ce pas non plus un peu prétentieux ?

De superbes illustrations ont déjà été transférées sur le site dans la photothèque.

Pour terminer, Merci les encadrants, Catherine et les autres compagnons pour cette modification de programme et cette journée très agréable.

Au fait, une fois au sommet, émerveillés par la contemplation vers l’est, avons nous tous pensé à contempler à nouveau la pointe Percée ?

Il n’y a plus qu’à revenir, avec joie.

Quand on n’a pas de tête...

 







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