Carnet de route
Bâtons et carottes,
Le 12/01/2020 par Lambert Pierre
Le coup de la carotte et du bâton ?
Certains reconnaîtront dans le rôle du palefrenier quelque vieux skieur endurci qui ne semble jamais fatigué et ne mérite pas non plus cette raillerie, ou en tout cas pas toujours. Pas d’âne non plus, Paddam pourrait-on fredonner lorsque le rythme de la progression crée chez certains un besoin d’accompagnement musical.
Les bâtons sont un accessoire indispensable pour les sorties à ski .
Mais les carres ôtent ? Bien tranchées, bien tranchantes, c’est un ingrédient indispensable.
Eric devait conduire cette traversée col de la Cicle – col de la fenêtre avec Evelyne et Pierre Allain qui n’ont pu malheureusement venir nous retrouver en franchissant le col du Joly.
Le temps était prévu superbe et les perspectives excellentes sans ce nuage.
Agnès vint donc en renfort avec sa bonne humeur pour encadrer Jean-Michel, Serge, Thierry, Patrick, Florent et Pierre.
Un départ de Bourgoin joyeux à 07h pouvait paraître un peu tardif mais chaussant nos skis un peu après neuf heures, à une altitude d’environ 1230 mètres, le parcours fut bouclé sans précipitation tout en se terminant avant la fin de l’après-midi.
Après une première montée rentable qui nous permis de contempler les Aravis lorsque nous nous regroupions, une longue traversée sous l’aiguille de Roselette puis la tête de la Cicle nous a conduit à repérer une petite brèche dans la crête sud-sud-ouest qui en descend. Y montait une trace à propos de laquelle Eric préféra avoir l’accord des moins expérimentés. Certains apprécieraient plutôt des pauses un peu moins rares, point ne fût question de bâtons cependant. Pas de ce gars, narre, elle.
De toute façon, on ne pouvait prendre les choses que du bon côté, nous allions d’ailleurs nous y rendre dans l’ombre, donc pas dans le potage, pas trop de difficulté ni de purée, Car Haut(e).
Cette montée fut l’occasion de travailler les conversions en particulier pour un ou deux débutants et s’acheva à pieds tellement le passage était étroit, Skis et bâtons firent double emploi.
On pouvait craindre un vent de folie comme nous le réservent régulièrement les cols mais tout était sens dessus-dessous avec cet imprévu ; ce fût un soleil chaleureux qui nous inonda, la contemplation étant facilitée y compris au col de la Cicle. Les bâtons furent mis de côté, ou plutôt plantés telles des carottes mais notre nourriture fut plus simple ; il était plus de midi et demi, Monta(i)gne ne pouvait mieux nous conseiller même s’il fallait s’abstenir de la boisson citée. L’a-t’il consommée avec son goût de la bonne chair qui surpassait parfois ses essais, c’est pensé !
La vue sur le massif du Mont Blanc, les dômes de Miage en particulier et leur versant ouest d’une blancheur éclatante était superbe, tout comme les lointains glaciers de la Vanoise au sud. On pouvait aussi rêver en observant le début du parcours qui mène au col des chasseurs.
La descente versant nord se fit dans une neige plutôt « bonne », et pas question de ne pas en profiter moins de quatre cent mètres même s’il fallait ensuite remonter au col de la fenêtre. A l’ombre, ce fût d’ailleurs facile même si le rythme était moins soutenu qu’auparavant. Là encore, nous profitâmes d’une vue merveilleuse avec cette fois apparition de la Pierra Menta.
La descente finale imposait d’essayer de limiter la traversée horizontale, mais soyons philosophes, tout effort en valait la peine ! Il fallut pousser sur les bâtons.
Lors du rafraîchissement final, pas les rares chutes mais six demis, un perrier et un jus de pamplemousse, Thierry nous combla avec un délicieux carotte-cake, cela rappelle les délicates attention de Josiane Bochet lors des sorties avec Handicap Evasion ; dommage que si peu de membres du CAF nord-Dauphiné en profite.
Bref, une superbe journée, et sans retour de bâtons !





