Carnet de route
"A toucher Mons Inaccessibilis !"
Le 14/01/2018 par Lambert Pierre
Le titre et les photos sont de Dominique Duperray, bien en 2D mais sans DD.
Sept à l’aube découvrirent un majestueux mont Aiguille en sortant du village de Saint-Michel les portes alors qu’il était resté masqué jusqu’à présent, de par la nuit et le relief.
Deux équipages s’étaient rejoints en bord de Rives : Jean Michel’ozé se faisait transporter avec Bernadette par voie terrestre et Philippe pendant que je somnolais avec volupté dans la voiture au confort de déesse de Jean Michel Jaffrin, Evelyne et Dominique Duperray s’étant serrés contre les skis à l’arrière. Etait-ce une carence de courte oisiveté ?
Nous avons pu mettre nos skis à proximité du stationnement même s’il a fallu déchausser deux ou trois fois pour franchir un ruisseau à sec jusqu’à ce que nous retrouvions une piste bien tracée que nous aurions peut être pu emprunter avec un départ un peu différent. Le grand Veymont, notre objectif, était visible dès que nous mîmes pieds et skis à terre et nous débutâmes un parcours forestier plutôt plaisant malgré de nombreuses branches basses jouant des tours aux grandes tailles qui ne voulaient point en faire.
L’aiguille nommée mont du même nom (mais non arrondie!) restait splendide dans sa parure hivernale, bien que le revêtement soit encore un peu léger, puis disparut alors que nous approchâmes du pas des Bâchassons.
Le temps était menaçant au sud, d’où venait le vent ; nos encadrants, Philippe et Dominique, décidèrent de ne pas aller jusqu’au sommet (peut être influencés par la nonchalance d’un certain retardataire…), d’où la vue pourrait bien ne pas être profitable. Il n’y avait eu aucune pause pendant cette d’ascension d’environ 800 mètres, sans doute conduits par les hâtes-late du groupe, ce qui pourrait expliquer qu’un lent pair se fit attendre ; pourtant, Eric qui est toujours pressé, n’était pas là (luxe va le gus….), bizarre. Nous avons alors gagné par une pente douce le sommet de Peyre Rouge duquel la contemplation du seigneur des lieux était merveilleuse, celle de l’accès au grand Veymont révélant alors toutes ses exigences. Nous avons pu goûter au mieux l’ambiance des lieux puisque qu’il n’y avait aucun autre groupe sur cet itinéraire, la montagne était à nous, ce qui confirmait ce bon choix de sortie.
Après une descente sur une neige dure, parfois légèrement croûteuse, nous nous trouvions en contre-bas du col de l’Aupet alors qu’il n’était pas encore temps d’envisager un quelconque déjeuner. Nous sommes alors montés au col de l’Aupet, sur proposition d’au moins l’un d’entre nous, Dominique je crois (désolé, j’étais encore en retard!). L’attrait de cette face ouest est inévitable et Dominique souhaitait se rendre au départ même de la voie normale alors que les pentes immédiatement adjacentes étaient revêtues d’une neige peu stable même si les amas mobilisés par un passage maladroit (devinez qui en est l’auteur) n’ont finalement pas créé d’incident notables. Quelques minuscules flocons nous environnaient et Chamechaude vit son sommet rapidement disparaître dans les nuages.
Nous avons donc dévoré nos sans doux each en étudiant cette paroi qui, toute proche, révélait de multiples possibilités d’ascension qu’un œil lointain et peu scrutateur ne pouvait deviner, ce qui conduisait inévitablement à considérer son sommet inaccessible.
La descente fut très agréable car la neige de cette pente exposée au nord était d’excellente qualité ; de plus, nous admirions sans cesse la majesté de ce sommet mythique, ne regrettant en rien que ce fut l’autre, ce jour là, qui semblait invincible.
Bilan de la journée : une sortie superbe dans un cadre merveilleux même si les conditions météorologiques n’étaient pas les plus propices, la montagne offrant un spectacle qui nous a tous comblé, dans une ambiance de club alpin, le projet de revenir étant bien sûr évoqué par tous.
