Carnet de route
à D(z)onf(ié) la Zicmu.
Sortie : Pointe de Dzonfié du 09/02/2020
Le 09/02/2020 par Lambert Pierre
C’est ainsi que Boa Cantor désignait la musique qu’il proposait de faire connaître aux enfants dans un vieil album des éditions actes Sud junior. On y découvrait des airs d’opéra ou de grands classiques du répertoire musical des siècles précédant celui de notre naissance.
Des titres loufoques ou farfelus, d’où cela peut-il venir ?
De grands auteurs ont créé avec leur fantaisie de larges sources d’inspiration. Les grimpeurs ne sont pas en reste puisque nombreuses sont les noms de voies leur donnant un côté ludique : En vallée d’ailefroide, on trouve « Poire d’Ailefroide : cantilènes en gelées », « à vos starting roc » et dans les Aravis par exemple, « Les bargeaux se cachent pour ouvrir ».
Mais près de la pointe de Dzonfié, qu’est ce qui a motivé une telle évolution?
Le site internet de la commune nous informe :
« Adossé au Beaufortain et situé sur le versant ensoleillé de la Tarentaise, Nâves est le domaine nordique le plus haut de Savoie. Loin de la foule et du bruit, sauvage et préservé, c’est un site majeur pour .... »
Ah oui ?
Un navré de paix ? Un navet de près… ?
En arrivant sur le site, Philippe, Pierre (Lopis), Julien, Bernard, Jean-Michel, Suzie, Sébastien et un autre rolling stone ont été soumis comme d’autres randonneurs au vacarme de haut-parleurs diffusant bruyamment des variétés incongrues en cette heure matinale et en ce lieu dépourvu de danseurs et autres touristes clients de remontées mécaniques. Ce n’est pas comme ça qu’on pourra surprendre le lièvre et le lagopède qui n’avaient d’autre solution que de s’enfuir !
Le 11 décembre 2019, les représentants des 178 états signataires de la Charte de l’UNESCO ont voté l’inscription de l’alpinisme au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. On espère que l’impact de cette décision sera au-delà de son aspect technique indispensable, cela semble raisonnablement envisageable.
En fait, notre parcours initial se confondit avec une course de ski de randonnée en pente faible jusqu’au refuge du nant du Beurre où un probable monsieur Gnolle s’acharnait sur une clarine au passage de chaque coureur : Vice Guy and his boss n’avaient manifestement pas non plus compris que cet écrin devait être préservé.
C’est sur la première pente contournant la pointe de Dzonfié par l’ouest que la sortie prend un véritable caractère sauvage et technique. Pour atteindre le replat nord, les conversions se terminent agréablement dans l’ombre car cela commençait à chauffer, même si les dé-Sybelles étaient plus loin. Courte pause sur cette épaule avant de suivre une brève crête au terme de laquelle nous déchaussons pour atteindre notre premier objectif également nommé pointe de la Chauvière, aujourd’hui comme à Naves, hé !
La vue vers le grand Mont d’Arèches et le massif du mont Blanc était intéressante, on ne s’en lasse pas. c’est pourtant le spectacle de la Vanoise qui s’offre à nous qui donne à cette sortie une dimension particulière : presque tous les sommets sont visibles et notre altitude relativement modeste les met plus en valeur que leur contemplation depuis le grand voisin du beau-fortin. On reconnaît bien sûr la grande Casse, la grande Motte, les glaciers de la Vanoise et de Gébroulaz mais aussi le grand Bec, une belle petite dent entre ce dernier et la reine de ce merveilleux massif. Les Ecrins sont loins mais beaux, le grand Pic de la Lauzière ornent également ce superbe panorama, masquant presque le pic du Frêne.
Agréable descente en face est limitée par l’horaire et la nécessité de remonter au col de Vâ, le Quermoz n’étant pas encore atteint. C’est sur sa crête Nord que nous nous rassasions de montagne et de Vie-vres.
En revenant vers le village, les pistes nous épargnerons finalement une neige devenue dure et craquante.
L’atmosphère est cette fois plus sobre et ce retour dans la caverne moins sombre.
Cette fois, c’est Suzie et Sébastien qui nous régalent avec un gâteau à la pomme et au fromage blanc, alors que nous sommes attablés dans une sorte de taverne nous préservant du chahut touristique.
Le récit compte moins de lignes que des propos hors sujet…
De toute façon, ce sont les encadrants et les autres participants que l’on remercie, et bien sûr Dame Nature.





